≤Bordando identidad≥
Samedi matin. Je vais au musée du costume de Madrid. J’y retrouve Adriana et son mari Daniel. D’autres femmes sont là aussi. Certaines sont accompagnées de leurs maris. Aujourd’hui, comme tous les samedis, elles vont broder sur des blouses les motifs de fleurs qu’elles ont créés. Elles s’inspirent des motifs traditionnels de leur village d’origine, Llano Grande, en Équateur. La plupart est à Madrid depuis plus de quinze ans, parfois vingt, ou plus encore. Elles se disent kits-kara. Je me demande si broder des motifs traditionnels, ou inspirés par ceux-ci, répond à un besoin de… un besoin de quoi ? de construire une identité ? ça se construit une identité ? ou alors un besoin de la représenter ? est-ce un besoin ? ou « simplement » une envie de broder, et si on brode, autant reprendre des motifs qu’on aime, qui nous rappelle notre enfance. Y-a-t’il une question « politique » derrière cette envie de broder ? Je ne sais pas. Sans doute qu’elles mêmes non plus ne le savent pas. Alors, j’ai envie d’explorer ça avec elles.